Les recteurs d’école et les instituteurs
Le recteur d’école puis l’instituteur sont les maîtres dans les ” petites écoles ” des XVIIe et XVIIIe siècles. Les deux termes sont équivalents. Ils sont nommés et rétribués.
Exemple de convention signée à l’embauche d’un recteur d’école :
” L’an mil sept cent soixante et dix neuf, le dimanche, deuxième mai, Maître Louis Fillion, curé de Fleurey, Jean Rebillard et Jean Garot, fabriciens, se sont assemblés avec tous les habitants du dit lieu, au son de la cloche, devant l’église paroissiale où étant tous présents avons passés une convention avec Laurent Nicolas pour servir de recteur d’école pour le temps de 9 années consécutives, à commencer d’hier, premier mai aux closes et conditions suivantes : Savoir que le dit Nicolas fera l’école tous les jours ouvrables, pour enseigner, instruire et corriger, suivant l’exigence des cas, tous les enfants des dits habitants .Il n’y aura pas de classe les mois de Juillet et Août, excepté qu’il ne vienne au plus bas de 8 à 10 enfants dans sa classe. Sera loisible au dit Nicolas de donner congé aux enfants deux jours pendant les vendanges de même que le jeudi saint et le vendredi matin à cause des offices. S’oblige ledit Nicolas d’écrire toutes les tailles qui seront à faire pour la communauté, moyennant dix sols par rôle ;d’écrire tout ce qui concerne la Fabrique ; d’aider Monsieur le curé dans toutes les fonctions de son Ministère ; tant à l’église qu’à l’administration des sacrements ; de conduire les enfants aux offices ; de chanter un libéra après la messe qui se dit à la chapelle Saint Claude tous les vendredi de l’année ; de faire porter par les enfants l’eau bénite tous les dimanche dans toutes les maisons ; de sonner au prieuré,tous les jours ouvrables, de même de sonner la cloche au prieuré lorsque le temps menace l’orage. Pour rétribution des sus-dit services, ledit sieur curé et Fabriciens de même que les sus-dits habitants abandonnent au sieur Nicolas la tonsure des herbes de prés d’environ 4 soitures deux tiers situées dans la grande prairie pour en jouir, comme de son propre bien pendant les dite 9 années. Payé aussi sera au sieur Nicolas par les habitants qui ont leurs enfants à l’école, savoir, par mois, 4 sols pour ce qui sont à l’alphabet, 6 sols pour ceux qui apprennent à lire et à écrire, 8 sols pour ceux qui apprennent l’arithmétique et le plein chant, payable à la fin de chaque mois. Toutes les fois qu’ils cuiront les habitants donneront au sieur Nicolas la pâte au four ; ceux qui sèmeront blé et orge, lui donneront après les moissons, savoir, les laboureurs une bonne gerbe de bled et bonne gerbe d’orge, les manœuvres une gerbe d’orge et les vignerons donneront le vin dans les pressoirs comme on a coutume. tous les habitants promettent de payer audit Nicolas chacun 20 sols qui seront levés par les collecteurs des tailles suivant un rôle qui sera mis entre leurs mains, lauquelle somme sera payé par 4 termes égaux de trois mois en trois mois, pour lui tenir lieu de gages. Il sera payé pareillement audit Nicolas pour chaque enterrement de chef de famille dix sols, pour enterrement d’enfant du lieu, 5 sols, pour chaque grand-messe, pour chaque nocturne, pour vêpres des morts, 5 sols, pour chaque mariage 20 sols. Promettent lesdits habitants d’exempter ledit Nicolas de toutes tailles et de toutes autres charges qui se peuvent trouver dans la communauté, comme aussi de la loger dans la maison destinée pour le recteur d’école, lui permettent de nourrir et élever le bétail et de semer suivant sa possibilité. « la présente convention faite et passée du consentement et en présence des parties, aux closes et conditions qui si le curé et les habitants n’étaient pas contents dudit Nicolas ou que ledit Nicolas en fût de même envers lesdites parties, l’une des parties avertissant l’autre 3 mois avant que de se quitter, la présente convention deviendra nulle sans dommages ni intérets de part et d’autre. Le surplus des obligations non expliquées demeure réglé suivant la coutume du lieu. »