La présence de bâtiments dès le Moyen Age est connue par les textes (grange du monastère Saint Bénigne de Dijon puis domaine des ducs de Bourgogne). Puis il y a eu la construction du manoir fortifié par Jean De Gastebois au XVIIème s., des bâtiments annexes comme la grange édifiés au milieu du XIXème s. et sans doute beaucoup d’aménagements au fil des temps. Nous disposons d’un document écrit en 1880 par le propriétaire, le comte de Lamolère, pour les nouveaux fermiers. Ce document décrit avec précision l’espace bâti, sauf la partie réservée aux propriétaires. Nous pouvons considérer l’espace bâti sous trois angles : les vestiges anciens, les bâtiments d’exploitation, les bâtiments d’habitation.
- Les vestiges anciens du Moyen Age (datés par un archéologue) sont nombreux : la base d’une petite tour d’angle dans le mur d’enceinte, l’encadrement d’une porte dans les bâtiments, une grande pierre blasonnée (mais au blason martelé sans doute à la Révolution), et surtout une petite voûte souterraine – « l’oubliette » selon la tradition, seule partie souterraine connue et la base des murs d’un bâtiment d’habitation avec les montants d’une cheminée gothique à l’entrée du domaine.
- Les bâtiments d’exploitation sont particulièrement importants car le domaine cultivé était grand : une cinquantaine d’hectares et les productions très variées aussi bien par les cultures que par l’élevage. Ces bâtiments formaient un ensemble jointif en face de l’habitation avec bergerie, écuries, étable, granges, un espace pour le battoir et de l’autre côté du mur un manège pour actionner le battoir.
Une vaste grange (100 m2 au sol) dans laquelle se trouvait un pressoir a été construite à part vers 1850. Le dessus de la grange servait de fenil. A côté de la grange se trouvaient les soues à cochons, les « toits à porcs» comme on dit dans la région et à l’entrée du domaine on voit encore les vestiges d’un moulin à eau (déjà en ruines au milieu du XVIIIème s. selon les textes).
A l’exception de la grange encore répertoriée au cadastre comme bâtiment agricole, tous les bâtiments d’exploitation sont à l’état de ruines.
Les bâtiments d’habitation étaient prestigieux comme en témoignent les photographies anciennes. On y accédait par un porche voûté à double porte défendu par une bretèche et une meurtrière, porche qui donnait sur une petite cour intérieure. Dans cette cour trois entrées : une vers un petit bâtiment annexe ayant servi anciennement de colombier ; une vers le four à pain et la dernière, surmontée de la pierre blasonnée, s’ouvrait sur un couloir donnant accès aux pièces du rez-dechaussée et à un escalier en pierres allant vers les chambres hautes.
Au rez-de-chaussée, deux grandes pièces avec cheminées et cinq plus petites dont un cabinet de toilettes et une avec une pierre d’évier et des banquettes en pierre, toutes étant voûtées. Au premier étage un couloir passant au-dessus du porche d’entrée donnait accès à la grande chambre « des maîtres » avec son plafond aux poutres peintes, une belle cheminée en calcaire rose poli et une grande fenêtre donnant sur le jardin à la française. De l’autre côté trois chambres et deux cabinets de toilette. Tous les bâtiments d’habitation étaient surmontés de greniers avec des ouvertures en « chien-assis » et les toitures étaient couvertes de tuiles plates.
Abandonnés depuis 1930, les toitures découvertes vers 1940, pillés, les bâtiments d’habitation n’étaient plus qu’un tas de gravats recouvert par la végétation au début du XXIème siècle. Seules les poutres peintes classées Monument historique avaient été sauvées à l’initiative du propriétaire (elles ont été réinstallées en 1959 dans un immeuble place Bossuet à Dijon).