Le prieuré Saint-Marcel, rue de l’Aule à Fleurey-sur-Ouche
Dans le dernier tiers du VIe siècle, la Bourgogne est un royaume franc que dirige le petit-fils de Clovis, le roi Gontran. Celui-ci ayant choisi Chalon-sur-Saône comme capitale, décida que sa sépulture serait établie auprès du corps de saint Marcel, martyr chrétien du IIe siècle, dont les reliques étaient vénérées à Hubiliacus, aujourd’hui Saint-Marcel-lès-Chalon. À la fin du VIe siècle, il fit élever à cet endroit une magnifique basilique. Il lui adjoignit un monastère qu’il dota de nombreuses terres prises sur son domaine, dont celle de Fleurey-sur-ouche. Quelques moines arrivèrent probablement vers la fin du Xe siècle pour y établir un petit prieuré , à l’origine du développement du village médiéval. Des fouilles diagnostic archéologiques récentes ont confirmé que le site du prieuré était bien occupé dès le Haut Moyen-âge.
Fleurey est un établissement clunisien puisque l’abbaye de Saint-Marcel, remise à Cluny entre 979 et 988, en devint prieuré dépendant. C’est une seigneurie ecclésiastique qui perçoit la dîme et les banalités. Elle a justice haute, moyenne et basse sur tout son territoire où elle possède des terres, des vignes, des bois, des bâtiments, dont une halle, un colombier, des pressoirs, deux moulins et deux fours banaux.
Jamais nombreux, ce qui est la règle pour les petits prieurés ruraux, les moines ne sont plus présents au XVIIe siècle. En revanche, les abbés commendataires de Saint-Marcel-lès-Chalon resteront seigneurs de Fleurey jusqu’à la Révolution. En 1791, tous les biens du prieuré seront vendus comme biens nationaux.
L’église prieurale, divisée en habitations privées, est encore visible aujourd’hui. Elle est située à l’ouest de la Velle, au fond d’une impasse de la rue de l’Aule, sur la corniche rocheuse qui domine la rive droite de l’Ouche. Ses parties les plus anciennes, dont le bras nord du transept, semblent dater du Xe siècle.
La simple abside (photo hypothèses de restitution de plans) qui devait former le chœur de l’église a été remplacée par un chœur (photo chœur XIIIe siècle) à deux travées, sans doute vers la fin du XIIIe siècle.
Les chapiteaux et les culots de voûte de ce chœur présentent des sculptures remarquables.
La croisée du transept était couronnée d’un clocher qui existait encore au XVIIIe siècle. Le recteur d’école y sonnait midi tous les jours ouvrables et y agitait la cloche en cas de risques d’orage, de grêle ou de tempête.
L’église prieurale Saint-Marcel a toujours été bien distincte de l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, construite sur la rive gauche de la rivière, à la Vellotte.
HIPAF
Pour aller plus loin : Jacqueline Mugnier
Borbeteil n°10 Fleurey du XIIe au XIVe siècle Le prieuré Saint-Marcel-lès-Chalon